Homélie du 20ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 11 août 2012
La vraie sagesse
Textes bibliques : Lire
Les lectures de ce dimanche nous parlent de la sagesse. Il ne s’agit pas de celle des enfants sages. Quand on dit d’un homme que c’est un sage, on veut parler de son expérience, de son bon sens, de la justesse de ses raisonnements. Dans les textes bibliques de ce dimanche, il s’agit de la sagesse de Dieu. Elle va à l’opposé de nos raisonnements humains.
Notre monde a tendance à se détourner de cette sagesse de Dieu. Il préfère écouter les appels des idoles. Ces idoles, nous les connaissons bien : elles s’appellent argent facile, divertissements, égoïsmes, violences. L’actualité nous en donne de douloureux exemples. Nous le savons tous : l’esprit du monde s’oppose à l’Esprit de Dieu. “L’homme sans intelligence” dont nous parle la première lecture, c’est chacun de nous quand nous comptons sur nos seules ressources. Nous n’accédons à la sagesse que par un don gratuit de Dieu. L’important c’est d’accepter son invitation : quittez votre folie. Suivez le chemin de l’intelligence”.
C’est aussi cette même recommandation que nous adresse saint Paul dans la seconde lecture : “Ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages”. C’est toute l’opposition entre “dame folie” et “dame sagesse” dont nous parle la première lecture. Saint Paul sait que les chrétiens d’Ephèse ont beaucoup à faire pour quitter leurs habitudes anciennes. C’est en se laissant remplir par le souffle de l’Esprit de Dieu qu’ils deviendront de vrais “sages”. Il s’agit pour chacun de nous de suivre “la volonté du Seigneur” et de se laisser transformer par son amour
L’évangile va encore plus loin. Après la multiplication des pains, les Galiléens ont reconnu en Jésus “le grand prophète”. Mais ils étaient bien au dessous de la réalité. Un prophète c’est quelqu’un qui parle au nom de Dieu et de sa part. or Jésus est bien plus qu’un prophète : il est LA Parole même de Dieu incarné ; il est celui qui comble la faim spirituelle de l’homme. Il est celui qui donne la vraie vie. Bien sûr, il y avait eu la manne au temps de Moïse. Mais ce n’était qu’une pâle image de ce que Jésus vient annoncer : “Au désert, vos pères ont mangé la manne et ils sont morts ; mais ce pain-là, celui qui vient du ciel, celui qui le mange ne mourra pas.”
C’est un nouveau pas dans la Révélation : Jésus va nous dire comment il nourrit le monde : une parole, on la lit ; on essaie de la comprendre et d’y conformer sa vie. Mais Jésus va bien plus loin ; il parle de chair à manger et de nourriture : “le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour que le monde ait la vie”. On comprend la réaction des juifs : “Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ?” mais Jésus insiste : “Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie.” Il ne leur donne pas d’explication mais il les invite à s’ouvrir à la foi.
Ces paroles du Christ nous renvoient au Jeudi Saint. Ce soir-là, Jésus prend du pain et dit : “Prenez et mangez, ceci est mon corps”. Puis il prend du vin et dit : “Prenez et buvez, ceci est mon sang”. Les apôtres qui ont entendu ces paroles ont été invités à faire un acte de foi en la présence du Christ sous les apparences du pain et du vin. Et c’est ce même acte de foi que nous refaisons à chaque messe. Nous reconnaissons en Jésus le Pain vivant donné pour la vie du monde. Aujourd’hui comme autrefois c’est difficile à comprendre. Mais Jésus insiste : “Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous.”
Ces paroles du Christ sont difficiles à comprendre, mais ce sont celles de la Vie éternelle. Cette vie éternelle que Jésus nous propose c’est une vie de relation amoureuse avec Dieu. Chaque fois que nous allons communier, nous entrons dans une relation amoureuse très forte avec lui. Ainsi, c’est toute notre vie qui devient éternelle, vie amoureuse avec Dieu. La Vie Eternelle c’est cette communion d’amour avec Dieu qui nous fait vivre sa communion d’amour avec tous les hommes.
En célébrant l’Eucharistie, nous te prions, Seigneur, en communion avec tous les chrétiens du monde entier. Rends-nous disponibles pour accueillir cette nourriture que tu nous offres chaque semaine. Apprends-nous à aimer comme toi et avec toi. Amen
Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, lectures d’Evangile d’un vieux prêtre de Montpellier, Dimanche en Paroisse N° 364, Dossiers personnels
Merci beaucoup pour ce commentaire enrichissant; Avec Marie, nous demandons au Bon Jésus de nous accorder la grâce de recevoir ce repas qui descent du ciel, de l’accueillir, de le toucher, d’en goûter la Saveur et de partager aux autres le don de l’amour qu’il sème en nous.
Bonsoir,
L’Assomption de Marie dans la joie du ciel, nous rappelle que la vie de l’homme ne s’achève pas comme une poignée de poussière, mais qu’elle s’ouvre sur une éternité bienheureuse.
Puissent les grâces et le secours maternel de Marie, vous accompagner durant votre pèlerinage terrestre.
BONNE ET HEUREUSE FÊTE, AVEC L’ASSURANCE DE MES PRIÈRES.